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NOTE DE PRODUCTION

 

Lorsque j’ai rencontré Marc Eskenazi, c’était à l’occasion de la préparation d’un court métrage sur le heavy metal, « On The Floor », réalisé par un jeune étudiant de l’école de la cité. Il a tout de suite commencé à me parler avec ferveur de son projet de film, « Taro ». L’histoire aurait pu s’arrêter ici. Mais chez Marc, une idée en entraîne une autre, et c’est tout l’univers qu’il a dans la tête qu’il m’a ressorti ce jour-là. Il ressent maintenant le besoin de l’exprimer à travers le cinéma. J’ai été curieux et je l’ai écouté jusqu’au bout. J’ai senti que cet entrepreneur dans l’âme, les pieds sur terre et la tête dans les nuages, avait un projet fort, un projet de vie, artistiquement et intellectuellement ambitieux.

 

Cette histoire d’amitié profonde entre deux adolescents, avec en filigrane la question de l’identité sexuelle, semble illustrer à merveille la phrase de Bossuet : « nos vrais ennemis sont en nous-mêmes ». Elle m’a touché parce qu’elle interrogeait la façon dont nous limitons notre propre rayon d’action et de pensée, comme si nous avions « une prison dans la tête », à la manière de Marc, cet adolescent timoré qui, sans Taro, n’aurait pas bougé de chez lui. Mais nous avons tous en nous – parfois sans le savoir - la force d’évoluer, de nous transformer et de tenter des choses nouvelles. Je pense que chacun, d’une certaine façon, peut se reconnaître à la fois dans Marc et dans Taro.

 

C’est aussi la manière originale, subtile, de traiter le sujet, qui m’a plu d’emblée. En ce sens, la métaphore de ce squat fou, chaotique et démesuré, est à mon sens une illustration parfaite de ce qu’elle est censée représenter : l’entrée violente dans le monde adulte.

 

 

 

Mais comme je le disais, ce n’est pas qu’un film, c’est tout un univers que Franck a dans la tête, un univers dont la cohérence m’est tout de suite apparue, et qui se traduit par deux autres projets de court-métrages et un de long métrage, La Falaise, le premier scénario qu’il ait écrit, peut-être aussi le plus personnel, le plus secret, et dont il ne parle qu’avec une grande retenue. Taro, en ce sens, n’est pas seulement un projet de court métrage, c’est l’étape nécessaire pour mettre à Marc le pied à l’étrier, afin qu’il réussisse, comme Marc, à exprimer ce qui a été maintenu (trop ?) longtemps au plus profond de lui-même.

 

C’est grâce à « Taro » que les Films de la Falaise sa société de production pourra se développer. Son ambition est de produire un cinéma « hors champ », qui se joue des normes sociales, culturelles et commerciales. L’idée est de produire des films engagés, qui bousculent le spectateur, le poussent dans ses retranchements et l’obligent à réfléchir. Le cinéma est pour nous un plaisir, une évasion, un divertissement, bien sûr, mais aussi une façon de se poser des questions et de grandir.

 

A terme, Les Films de la Falaise aura pour vocation d’accueillir des projets émanant d’autres auteurs, toujours dans un souci d’engagement et de liberté de création sans compromis.

 

Ulysse Kelbert - producteur délégué

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